J’ai eu l’immense joie de passer un après-midi dans l’atelier de La Fibre et Moi, fondé par Sophie Marino, une designer locale et créatrice d’accessoires divins faits de fibres d’alpaca et de fourrure recyclée.
C’est dans son studio, situé dans une maison ancestrale sur la rue principale de Frelighsburg (et bientôt relocalisé à Dunham, au Relais de la Diligence), l’un des plus beaux villages du Québec, qu’elle fait rouler son entreprise en pleine effervescence. J’ai rencontré Sophie au marché de Noël local en décembre dernier et j’ai tout de suite adoré sa personnalité colorée et ces magnifiques conceptions. Elle m’a vite informée que les consommateurs prennent de plus en plus à cœur d’encourager les entreprises et les artisans locaux. Quelle joie de l’entendre!
Spontanément, j’ai acheté un joli châle que j’ai porté le jour de Noël. On m’a fait des tonnes de compliments.
Entrepreneure autoproclamée, Sophie représente la troisième génération de femmes fortes s’étant épanouies et ayant réussi sur la scène de la mode. L’entreprenariat coule dans ses veines, et ça se voit. On peut observer la passion et la détermination dans ses yeux lorsqu’elle parle de son entreprise et de son histoire familiale.
La grand-mère de Sophie était propriétaire de trois boutiques nommées Josée de Montréal et situées au centre-ville de Montréal. Charmante dame forte resplendissante de beauté et de charisme, sa grand-mère vendait des vêtements et des accessoires, y compris d’élégants chapeaux.
Sa mère a également dirigé un atelier de vêtements à Knowlton, puis à Cowansville, et dans les Cantons de l’Est; elle importait des vêtements de designer et des articles pour la maison.
Après avoir donné naissance à sa fille et décidé de quitter l’entreprise familiale, Sophie a décidé de voler de ses propres ailes et de tenter sa chance : elle lance sa gamme de foulards à l’âge de 22 ans dans une boutique de la rue Fleury à Montréal.
L’idée de voler en solo lui est venue quand sa tante Josée (aussi dans le domaine de la mode et du tricot) lui a donné sa vieille machine à tricoter.
Malgré son manque d’expérience avec ce type de machine et l’absence de manuel d’instructions, Sophie a amené la machine à la maison où elle a commencé à faire des essais avec diverses fibres, une fois les enfants endormis le soir.
Elle a découvert et exploré plusieurs fibres dotées de qualités différentes, notamment la soie et la laine de bébé alpaca.
Elle est tombée follement amoureuse avec cette fibre à la fois raffinée, soyeuse, chic, légère et distinguée, selon elle. C’est à ce moment qu’elle a eu l’idée du siècle.
Sophie s’est mise à créer des écharpes, des chapeaux, des châles de diverses textures, y compris des motifs à pois et à rayures, chacune de ces créations originale et élégante. Bon nombre de ses produits conviennent tant aux hommes qu’aux femmes et peuvent être portés toute l’année.
Par coïncidence, la locataire de l’appartement adjacent au sien a décidé de ne pas renouveler son bail. Sophie a alors saisi l’occasion de louer le local pour lancer son entreprise. Elle a demandé à son mari de lui accorder un an pour le démarrage. Il lui a fallu seulement entre trois et quatre mois pour accumuler les frais de loyer de toute l’année. Sophie était ravie et une nouvelle entreprise a vu le jour.
Cela lui a donné l’énergie pour passer à l’étape suivante.
Sophie a reçu beaucoup de soutien d’organismes locaux, notamment le Centre Local de Développement (CLD). Elle a également participé à des salons à Québec, où elle a rencontré des représentants des ventes et des acheteurs potentiels.
Lors d’un voyage particulièrement fructueux à Québec, elle a réussi à rencontrer le propriétaire de la boutique du Château Frontenac, l’un des plus prestigieux hôtels du Québec. Elle y a laissé quelques articles et ils ont disparu en quelques jours seulement.
C’était un moment marquant pour Sophie et elle devait agir rapidement pour répondre à la demande croissante pour ses produits.
Rassemblant les membres de sa famille, dont sa mère et deux fils affectés à la production, elle a réussi à tout livrer à temps et surpasser les attentes.
Aujourd’hui, ses produits sont offerts en quarante couleurs et dans vingt-trois points de vente, comme le Musée des beaux-arts de Montréal, l’Art Gallery of Ontario et des boutiques partout dans la province. Je dois mentionner que Sophie est une adepte du yoga et de la méditation. Elle pratique aussi la pleine conscience, qui l’aide à rester centrée au milieu de toute cette action.
Quand je lui demande ce que l’avenir réserve à La Fibre Et Moi, elle me répond : une gamme de chandails. Elle vise aussi à vendre ses produits sur les bateaux de croisière et dans d’autres hôtels aux États-Unis et en Europe.
Ça ne me surprend pas : ces créations de qualité supérieure méritent une place sur la scène mondiale. Bien que son entreprise évoque glamour et grandeur, Sophie est on ne peut plus terre-à-terre et accueillante.
Allez faire un tour et lui dire bonjour lors de votre prochaine visite dans les Cantons de l’Est.
Isabelle Lafleche
Je suis écrivaine et auteure des romans J’adore New York, J’adore Paris et J’adore Rome.
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