Le yoga pour enfant, oui!
Et les ados là-dans?

Les enfants d’âge scolaire sont naturellement attirés par le yoga. Les postures qui font appel aux animaux et à la nature leur permettent de laisser aller leur imagination et la libre expression créatrice. À partir d’un certain âge, par contre, et si l’enfant n’a jamais expérimenté le yoga auparavant, il devient plus difficile pour lui de s’intéresser cette activité. Rendu à l’adolescence, plusieurs raisons peuvent expliquer cela. À mon avis, je dirais que la plus importante raison est le fait qu’apprendre à faire le calme, à respirer et entrer en contact avec soi-même, ce ne sont pas des priorités aux yeux des adolescents dont la vie est déjà assez remplie. La quête de performance dans les milieux scolaires, les activités organisées, les nouveaux défis et les responsabilités auxquelles les jeunes font face pendant ce passage de l’enfant à l’adulte sont des facteurs déjà assez accablants pour eux. Il faut dire aussi qu’avec la surexposition aux médias sociaux, la pression (souvent des pairs) sur l’image, l’apparence et tout ce qui les nourrit de l’extérieur comme des émissions telles que « Gossip Girl », de Netflix, les jeunes manquent souvent de repères intérieurs et l’avenir leur semble parfois incertain : ils ne savent plus de quel côté se tourner!

Bien entendu, je ne veux pas généraliser en disant que les jeunes ne s’intéressent pas au yoga et à la méditation. La situation est que, d’une part, il y a très peu d’endroits où le yoga pour adolescents est offert de façon régulière ou même sous forme d’ateliers. D’autre part, il existe certains préjugés de la part des adolescents vis-à-vis le yoga. « C’est pour les enfants », « ça bouge pas assez», « pas assez difficile », « je ne suis pas flexible » et j’en passe. Caroline Paradis, enseignante en Centre jeunesse et enseignante de yoga à Gatineau, arrive toujours avec son petit « sac à préjugés » devant ses nouveaux élèves, à chaque début d’année. C’est sa façon de casser la glace dès le départ et d’ouvrir la porte sur un chemin que le jeune n’est pas souvent habitué à parcourir. « Il y en a qui me regardent quand j’annonce qu’on va faire du yoga et me demandent avec un air douteux : le yoga?? c’est quoi?? Alors je sors mon « sac à préjugés » et je leur dis : si vous avez des préjugés ou s’il y a des choses que je vous dis et que vous trouvez bizarre, mettez votre première pensée dans le petit sac, il peut en prendre beaucoup, et donnez-vous la peine d’essayer! Puis après, ils deviennent mes adeptes! », raconte-t-elle.

Après quelques cours seulement, les élèves sont capables d’identifier par eux-mêmes les bienfaits du yoga dans leur vie : plus de concentration, plus de calme, un meilleur sommeil, une meilleure gestion des émotions et un meilleur équilibre physique. « J’avais un élève qui avait de la difficulté avec son équilibre à cause de plusieurs commotions cérébrales en sport. Je lui disais : c’est pas grave, tiens-toi au mur et on va voir ce que ça donne. Il a continué à essayer et après un mois et demi, il arrivait à faire l’arbre tout seul. C’est agréable de constater les changements positifs que le yoga apporte sur la confiance en soi.»

J’aimerais soulever un point : même si nous savons que le yoga peut être extrêmement bénéfique pour les adolescents et qu’eux-mêmes peuvent s’en rendre compte, ils n’ont pas pour autant l’occasion de pratiquer comme vous et moi dans les multiples centres de yoga ou encore à l’école ou dans les centres communautaires. À mon avis, nous pouvons en tant que yogis, pratiquants de yoga, professeurs, formateurs, entrepreneurs, etc. faire un travail de démystification du yoga auprès de nos ados. Peut-être pourrions-nous, comme parents, proposer à notre jeune de suivre un cours de yoga flow avec nous? Pourrions-nous, comme professeurs de yoga, penser à offrir des cours de yoga pour adolescents dans notre studio ou centre communautaire? Comme enseignants, animateurs ou directeurs/directrices d’école secondaire, pourrions-nous considérer davantage le yoga comme activité parascolaire? Pourrions-nous intégrer des pauses-yoga dans l’horaire de la journée? Du coup, nous ferions bénéficier les jeunes de la même manière qu’on le fait dans les écoles primaires!

Oui, je crois que NOUS pouvons le faire!